Bien que le Kosovo bénéficie d’un réseau de bus plutôt correct, le visiter sans voiture revient à se priver d’une bonne partie de ce que le pays peut offrir. Quand je suis partie là-bas, mon homme et moi voulions louer une voiture mais on a failli se dégonfler. En cause : les avis sur le net qui fichaient franchement la trouille 😱. Si on avait lu des retours d’expérience plus détaillés sur la conduite au Kosovo, on se serait épargné beaucoup de stress inutile.
Vous ne prévoyez pas de louer une voiture sur place ?
Louer une voiture au Kosovo
Le seul endroit du pays où l’on peut trouver une agence de location de voiture internationale (genre Hertz ou Sixt), c’est à l’aéroport et au centre-ville de Pristina. Pour une location de 5 jours chez Hertz, ça nous a coûté 175 € en nous y prenant la veille pour le lendemain, et donc nous n’avons pas hérité de la caisse la moins chère : une jolie Golf. Cela dit, vu l’état des routes, c’était sans doute pour le mieux 😅.
Comme partout ailleurs, on a fait le tour du véhicule avec une personne de l’agence pour noter les bosses, éraflures, etc., mais ça a été rapide. C’était marrant car ils nous ont regardés avec des yeux ronds quand on a demandé s’ils n’avaient pas une manuelle plutôt que l’automatique qu’ils nous proposaient. Les boîtes manuelles sont presque inexistantes au Kosovo maintenant. Ça nous a rajouté un peu de stress au début, et finalement ça passe comme une lettre à la poste, en plus de mieux profiter du paysage !
Pour rendre la voiture (qui était dans un état épouvantable à cause de la poussière), ils n’ont pas cherché la petite bête. Pensez bien à faire le plein avant de rendre la tuture !
Acheter de l’essence
Lorsque nous y étions en novembre 2021, le prix de l’essence était le même qu’en France… avant la flambée. On en a donc eu pour 1,2 € le litre de Sans Plomb, ce qui est très cher pour les Kosovars.
Le pays est cependant tellement petit qu’on fait le plein assez rarement. Nous n’avons eu besoin de le faire qu’une seule fois sur tout le voyage (avant de rendre la caisse), et j’ai été surprise de me faire servir comme une reine, directement par le pompiste.
Les limitations de vitesse pour conduire au Kosovo
Lorsque nous avons récupéré la voiture de location, nous avons eu un échange absolument surréaliste avec la loueuse qui ressemblait à ceci :
« What is the limitation when driving in Kosovo ?
– There is none, you can drive as much as you like.
– Yes but the limitations ?
– You can do whatever you want.
– Uh 😐 ? »
En fait, je voulais savoir quelle était la limitation de vitesse au Kosovo, et je pensais naïvement que la loueuse me parlait du kilométrage que l’on pouvait parcourir avec la voiture de location. Jusqu’à ce qu’elle me dise « You can drive at 200 km/h if you want, it’s Kosovo, nobody cares ». Là j’ai compris ma méprise.
Donc, en agglomération, les limites de vitesse sont indiquées. En général c’est 40, 50 ou 60km/h, et entre 110 et 130km/h sur l’autoroute. Sur les autres axes, c’est souvent du bon sens, et de toute façon vous inquiétez pas que s’il vous prend l’envie saugrenue de jouer à GTA, un trou ou un poulet égaré vous dissuaderons.
Pour le reste, les mêmes règles qu’en France s’appliquent : téléphone portable interdit, ceinture obligatoire, priorité à droite, etc.
Les panneaux routiers locaux
Il n’y a pas grand-chose qui change de la France. Les panneaux de villes et villages sont écrits en noir sur fond blanc, les panneaux STOP sont exactement les mêmes que chez nous, et tout est en alphabet latin (et non en cyrillique comme Google Maps pourrait laisser penser). Il y a cependant ce superbe panneau jaune avec des limitations de vitesse dédiées pour les tanks. C’est normal au Kosovo.
L’état de la route au Kosovo
Il n’y a pas si longtemps, il fallait 3h pour rallier Prizren depuis Pristina à cause des travaux sur les axes routiers qui se sont fait pulvériser pendant la guerre. À présent, en moins d’une heure c’est bouclé. Mais dès qu’on sort des gros axes, c’est plus compliqué sans pour autant être calamiteux. Voici pêle-mêle quelques anecdotes vécues sur la route :
- Un cortège de vaches / chèvres / moutons / chevaux / poulets qui traversent
- Une bouche d’égout sans plaque en plein milieu de la route
- Une route éclairée toute neuve qui ne se termine nulle part
- Un accotement affaissé en montagne
Vous devez vous méfier, mais si vous ne roulez pas comme des sagouins, ça ne posera pas de problème. Nous avons aussi conduit de nuit (et en plein brouillard), ce qui était fortement déconseillé par divers avis vus sur le net, mais en roulant tout doux ça passe crème. De toute façon il n’y a pas foule sur les petits axes. Attention, en montagne vous pouvez croiser des ours en train de fouiller les décharges sauvages qui bordent systématiquement n’importe quelle route du Kosovo.
Une route de montagne au Kosovo Quand le brouillard tombe sur la route…
Une route en travaux à Prizren Un obstacle surgit de nulle part au beau milieu de la chaussée
Le comportement des Kosovars au volant
C’était la plus grosse surprise de cette expérience de la conduite au Kosovo. Bien loin d’être des fous du volant qui ne respectent rien, les Kosovars sont bien plus relax que nous autres Français tempétueux. Je ne parlerai pas ici de Pristina, qui reste une capitale avec ses inévitables travers et chauffards, mais du reste du pays dont Prizren, une jolie ville dans laquelle j’ai passé 5 jours et dont je parle ici.
En réalité, les Kosovars ont leur propre logique qui fait appel au bon sens, tout simplement. Et ça marche ! Cerise sur le gâteau, ils ne s’énervent pas et ne courent pas après le temps. Nous avons ainsi constaté que :
- Lorsqu’on veut traverser en tant que piéton, on s’élance sur le passage clouté et les voitures s’arrêtent sans klaxonner.
- Quand une voiture qui roule plus vite que vous vous suit, elle se contente de vous doubler au lieu de vous coller au train et de vous faire des appels de phare.
- Quand vous voulez changer de file ou traverser une intersection, les Kosovars s’arrêtent spontanément pour vous laisser passer.
- Quand on s’arrête pour laisser passer un poulet, la personne dernière nous attend patiemment sans klaxonner.
- De manière générale, personne ne montre son énervement en appuyant sèchement sur l’accélérateur.
En bref, conduire au Kosovo a probablement été une des expériences les plus déroutantes de ce voyage. Une route sans agressivité, quel bonheur 😆 ! Et tellement loin de l’image qu’on s’en faisait…
« J’ai préféré conduire au Kosovo plutôt que dans beaucoup d’endroits de France. »
— Ben, mon pilote <3
Par contre, et là c’est franchement un gros carton rouge pour les Kosovars, les routes sont des dépotoirs à ciel ouvert. Je n’ai jamais vu de pays avec autant de déchetteries sauvages. C’est vraiment hyper choquant. Il est absolument impossible de trouver un coin de nature aux abords d’une route sans détritus dans le fossé ou les buissons. Berk.
Garer (et laver) sa voiture au Kosovo
Au Kosovo, les parkings et carwash sont Légion, même dans les endroits les plus improbables. Globalement, le principe est qu’un groupe de personnes transforment une dent creuse (un espace vide entre des parcelles bâties) en un parking. Pour 1 € de l’heure (ce qui est cher pour un des pays les plus pauvres d’Europe), on peut mettre sa voiture sous bonne garde et même la récupérer toute rutilante moyennant un extra.
C’est une économie intéressante, qui permet non seulement de créer de l’emploi, mais aussi de sécuriser sa voiture. Il faut savoir qu’à Prizren, les parkings privés sont rares et les rues très étroites. Il y a donc des chances pour que l’espace d’une nuit, vous ayez recours à ce type de parking plus ou moins officiel.
Quant au carwash, il faut savoir que les Kosovars sont attachés à leur voiture (c’est un signe de réussite), mais que surtout le climat sec combiné aux travaux incessants et à la pollution font que les carrosseries s’encrassent très vite. Ne vous étonnez donc pas de voir autant de stations de lavage !
Comprendre les plaques d’immatriculation kosovares
Pour finir ce guide sur la voiture au Kosovo, je vous propose de décrypter les plaques minéralogiques que vous allez croiser. Tout d’abord, le code pays est RKS (pour Republic of Kosovo). Les deux premiers chiffres vous donnent la provenance géographique de la voiture :
- 01 : Pristina
- 02 : Mitrovica
- 03 : Peja
- 04 : Prizren
- 05 : Ferizaj
- 06 : Gjilan
- 07 : Gjakova
S’ensuit une série de trois chiffres et deux lettres aléatoires. Concernant les voitures de police, on les reconnaît car c’est écrit « Police » en rouge dessus. Les véhicules de l’OTAN ont quant à eux reconnaissable par leurs initiales KFOR écrites en blanc sur fond bleu.
Petite subtilité qui ne devrait pas vous concerner mais qui est intéressante à savoir : depuis 2011, tout véhicule immatriculé au Kosovo doit installer une plaque serbe pour aller en Serbie 😵. Et depuis que le Kosovo a appliqué le principe de réciprocité en septembre 2021, il n’est plus possible d’entrer au Kosovo avec une plaque serbe. Ce qui a d’ailleurs mis — encore une fois — le feu aux poudres au nord du pays.
Et nous voici à la fin de ce guide pour conduire au Kosovo sans stresser. J’espère que ça vous aura été utile et que vous avez bien profité de la campagne comme cela. Si vous voyez des choses à rajouter, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour alimenter cet article et rassurer de futurs voyageurs. Et maintenant… le grand départ approche 🚗 !
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