Vous en avez marre de vous faire marcher sur les pieds pendant la Fête des Lumières de Lyon ? Découvrez les Nuits Lumière, une alternative bien plus tranquille dans la petite ville de Bourges ! Entre mapping vidéo architectural et circuit lumineux parmi les plus beaux monuments du coin, cette balade ne manquera pas de vous en mettre plein la vue… sans devoir vendre un rein pour vous loger durant cette manifestation (les Lyonnais qui sous-louent leur studio à 200 balles la nuit : on vous voit !).
Bourges, capitale de la diagonale du vide (selon moi)
Si vous ne connaissez pas la capitale du Berry, sachez que Bourges fait grosso modo 66 000 habitants, que la plupart des jeunes fuient la ville une fois le lycée terminé, qu’il n’y a ni TGV, ni aéroport, ni Nature & Découvertes, ni IKEA… mais qu’il s’agit tout de même de l’ancienne capitale du peuple gaulois des Bituriges Cubes (au Ve siècle av. J.C). Appelée à l’époque Avaricum, cette ville fortifiée fut assiégée par Jules César himself. C’est une grande source de fierté pour moi, qui m’a permis de mieux vivre la fréquence incroyable de 2 bus par jour pour rallier Bourges depuis mon village.
Mais Bourges, c’est quand même bien
Bon, trêve de plaisanterie : plus les années passent, et plus j’apprends à aimer cette petite ville paisible dans laquelle j’ai vécu quand même 10 ans. Son centre-ville historique, remarquablement bien conservé, est un véritable témoin de l’écoulement des siècles. Tous les amoureux de l’architecture médiévale, par exemple, apprécient grandement de se balader parmi les vieilles maisons à colombage et dans les jolies ruelles en pierre. En plus, ce ne sont pas les châteaux médiévaux qui manquent dans la campagne environnante (comme Sagonne et Bannegon, où j’ai passé mes jeunes années à cuire des pommes au feu de bois).
Il s’agit aussi de l’endroit où j’ai fait mon premier festival (avant de jeter mon dévolu sur la Slovénie et son Metaldays). Mesdames et Messieurs, je vous parle bien évidemment du Printemps de Bourges, et de ses rave-parties sauvages dans les champs, quoique je ne sais pas si cela se fait toujours. Contrairement à la plupart des autres festivals, ici c’est toute la ville qui s’y met, du moindre bar jusqu’au placettes. C’est comme une gigantesque fête de la musique qui dure une grosse semaine, chaque avril.
Enfin, Bourges, c’est aussi la patrie de la galette de patate, appelée également galette étouffe-chrétien, et, à l’image de Paris, il y a des marais. Sauf qu’on parle d’un vrai marais, où on peut voir de l’eau, des barques, des jardins et des arbres, denrées rares à Paname.
Petit conseil
Les remparts abritent un salon de thé extra-génial que je vous recommande chaudement d’essayer (surtout les tartes au citron meringuées <3) : Cake Thé. Le plus dur, c’est de le trouver !
En bref, à Bourges, il y a des trucs à voir. Seulement, l’absence de TGV et d’aéroport fait qu’il faut en général le faire exprès pour arriver là-bas. La qualité catastrophique de la 4G, testée encore il y a quelques jours à l’heure où j’écris ces mots, parachève cette liste non exhaustive des critères d’une zone blanche. Alors forcément, les touristes sont peu nombreux et la ville reste relativement planquée aux yeux de la France…
Les Nuits Lumière de Bourges illuminent le patrimoine architectural
Puisque les bâtiments historiques sont une vraie force de cette ville, la municipalité a travaillé dur pour proposer, chaque été (et depuis 1999 !), un parcours illuminé nocturne permettant de (re)découvrir les constructions les plus emblématiques. Les Nuits Lumière se déroulent de fin juin jusqu’au 21 septembre en 2019, de la tombée de la nuit à à minuit !
Cette visite guidée par des lanternes et loupiottes bleues permet de sillonner tout le centre-ville de Bourges et d’en prendre plein les yeux au gré des ruelles. Qui plus est, 5 bâtiments historiques prêtent leurs façades pour un bel exercice de mapping vidéo architectural. J’aime beaucoup l’utilisation des nouvelles technos pour nous faire voyager (à l’image des visites virtuelles des parcs nationaux américains). D’aucuns diraient que les Nuits Lumière sont une version low cost de la Fête des Lumières de Lyon, mais puisque je vis à Lyon depuis maintenant 3 ans (et que depuis 2 ans je m’arrange pour ne pas mettre le nez dehors pendant cette fête), voici quelques avantages à faire cela à Bourges :
- Il n’y a pas besoin de faire la queue pour rentrer dans le métro (d’ailleurs, il n’y a pas de métro. Problème résolu.)
- On ne se fait pas fouiller son sac par la maréchaussée.
- La ville entière ne devient pas complètement BARJO.
- Il est possible de circuler sans avoir l’impression d’être une sardine en conserve.
- Les bâtiments de Bourges sont 1 000 fois plus jolis que ceux de Lyon !
Concernant les édifices mis à l’honneur lors de ces Nuits Lumière, vous aurez l’occasion de les découvrir avec, en fil conducteur, l’ourse Ursine qui annonce la fin de chaque mapping vidéo.
Les remparts gallo-romains
Glorieux héritage de quand Bourges était encore une capitale, les remparts accusent un certain âge : 1 700 ans. Ces remparts ont été soigneusement construits, n’ayant pas été conçus uniquement pour se prémunir d’une attaque. On peut y retrouver des sculptures… et un joli mapping vidéo retraçant le lien fort entre Bourges et le marais.
L’hôtel Lallemant
Cette résidence familiale est un des plus vieux exemples de l’architecture de la Renaissance française, avec de grosses inspirations italiennes. Le mapping vidéo projeté sur sa façade vous embarque justement dans cette période de l’histoire (pour moi, c’était le plus joli ^^).
Le musée Estève
Il s’agit du premier hôtel de ville de Bourges, qui abrita ensuite les œuvres du peintre contemporain Maurice Estève. Le mapping vidéo est donc tout naturellement une ode à l’art sous toutes ses formes, et met en avant des tableaux des étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Art.
Le Palais Jacques Cœur
Jacques Cœur est probablement l’une des plus grandes fiertés de la région. Grand Argentier du royaume de France sous Charles VII, Jacques Cœur a réussi à rétablir les finances du roi, lui permettant de faire face aux Anglais lors de la guerre de Cent Ans. Une légende raconte qu’il aurait découvert le secret de la pierre philosophale, lui construisant une solide réputation d’alchimiste…
L’ancien archevêché
Le palais de l’archevêché abrite la mairie depuis 1910. Le mapping vidéo de cette façade est plutôt axé sur l’histoire contemporaine de Bourges, depuis l’époque industrielle. C’est une bonne manière de découvrir les hauts faits de la ville, parmi lesquels son équipe de basket féminine, son sirop Monin et son Printemps de Bourges 😉
Vous êtes de passage dans le Berry en septembre ? N’hésitez pas à faire un stop à Bourges durant les Nuits Lumière et à vous laisser guider par les lanternes bleues (c’est pas comme si vous pouviez vous perdre dans le centre-ville de toute façon… trololol) !
C’est super beau !!! Je ne savais pas qu’il le faisait à Bourge et ça doit être largement moins bondé qu’à Lyon !
Ca donne envie d’y aller 🙂
Selon ma mère, il y avait pas mal de monde en soirée lors des vacances scolaires, mais ça reste très relatif par rapport à ce qu’il se passe à Lyon chaque début décembre… 😀
Et même sans les Nuits lumière, c’est bien joli à visiter comme ville ! Je suis contente si ça t’a donné envie !