Ce 24 juin, Alsaciens de souche ou de cœur se réunissent sous la bannière d’une journée mondiale : l’Alsace Fan Day 🥨. Objectif : célébrer ce territoire au caractère unique en lançant des festivités dans le monde entier ! Pour rajouter ma pierre à l’édifice, j’ai souhaité vous partager quelques souvenirs forts de mon enfance qui expliquent (en partie) pourquoi je suis si attachée à ma région natale. Peut-être vous donneront-ils envie de venir vous créer à votre tour des souvenirs inoubliables en Alsace ? 😉
Prom’nons-nous dans les bois pendant que la fée n’y est pas
Destination Vosges et émerveillement
Nous sommes dans le parc naturel régional des Vosges du Nord. C’est le premier endroit que j’ai connu. À cette époque, je vivais dans une maison forestière toute proche de la frontière avec la Lorraine. Une situation particulière qui fait que j’ai grandi — littéralement — dans les bois pendant les premières années de mon existence.
Un des premiers souvenirs que j’ai de ma vie, justement, alors que j’avais 2-3 ans, ce sont les balades que l’on faisait dans la forêt. Parfois, nous construisions des tipis dans la forêt avec des branches. Ma première cabane ! Je me rappelle encore parfaitement cette atmosphère sombre et mystérieuse des forêts de hêtres et pins sylvestres, mais je n’avais pas peur. J’étais bercée de contes et légendes, et chaque sortie prenait des allures de merveilleux. On s’amusait à escalader d’étranges blocs de grès rose. Ma maman me disait que les fées vivaient ici, et qu’il fallait faire attention à ne pas les effrayer 🤫. Je n’avais aucune idée à l’époque que je jouais en fait dans un des nombreux hauts lieux énergétiques d’Alsace, où les légendes vont bon train. Une impression renforcée par la magie de la brume qui tombe doucement entre les arbres, les gouttes de pluie qui scintillent au soleil, et surtout cette mousse bien verte qui se déploie en épais tapis et qui donne envie de rebondir à chaque pas, comme un trampoline naturel mis à ma disposition. 🤩
J’ai quitté les bois à l’aube de mes 3 ans pour faire mon entrée en maternelle. Mais chaque fois que je retourne dans le Massif des Vosges depuis, je retrouve cette sensation familière. Celle de pénétrer dans un endroit mystique, qui me happe comme un aimant, m’enveloppe d’une bienfaisante aura, m’accueille comme si j’étais une fille de la forêt.
À veli veli veli velo, partons pour une rando
Destination Grand Ried et insouciance
Changement de décor, nous voilà dans le Grand Ried. Le Ried, c’est cette zone de plaine très humide, quasi marécageuse, entre Strasbourg et Colmar. J’aurais pu vous raconter cette épopée où mon frère, mon père et moi avons fait du canoë-kayak dans le champ inondé du voisin après un orage, et où l’on tournait en rond comme des glands parce que je n’avais pas encore compris qu’il fallait utiliser les deux rames 😅 Mais je garde ça pour un autre Alsace Fan Day.
J’avais à l’époque probablement 5 ans, et je venais tout juste d’apprendre à faire du vélo sans les petites roues grâce à ma voisine Sophie, ma grande amie de ce temps-là. Chic, en route pour les promenades en famille 😎 ! Je me souviens être partie un été, avec Sophie, à l’assaut d’une des innombrables pistes cyclables qui maillent l’Alsace. Il faisait beau, et les rayons du soleil folâtraient sur les épis de blé (ou était-ce du colza ?). Il y avait une langueur délicieuse dans cette journée. Une douce brise caressait nos cheveux et nous étions bien, dans l’instant présent, avec nos jeux d’enfants. Nous avons posé nos vélos pour courir dans un champ fleuri, jouant à cache-cache. Plus loin, lorsque la chaleur se faisait sentir, nous sommes allées nous baigner dans une petite rivière. Mais prudence, il fallait faire attention aux sangsues ! D’ailleurs, lorsque nous sommes rentrées, j’ai fait connaissance avec la première tique de ma vie, et c’est ainsi que j’ai appris à m’en méfier.
La sensation laissée par ce souvenir est forte. C’était l’ode à l’insouciance. Le bonheur de sentir les rayons du soleil sur ma peau. De nous amuser avec ce que l’on trouvait sur notre chemin, pourvu que notre vélo puisse nous y emmener (c’est-à-dire : pratiquement partout en Alsace). Le souvenir de Sophie, que j’ai perdue de vue après un déménagement, à une époque où ni réseaux sociaux ni téléphones portables n’existaient. Aujourd’hui encore, j’aime particulièrement ces journées d’été où je peux m’abandonner dans les réminiscences du tendre parfum de mon enfance. Lorsque mon père m’a rapporté mon vélo le mois dernier après avoir dû le laisser 5 ans dans sa cave (passage à Lyon oblige), une pensée émue m’est venue : « Sophie, où es-tu ? ». Je me demande, parfois, si elle pense à moi. 😌
Petit Saint-Nicolas, quand tu descendras du ciel…
Destination n’importe quel village alsacien qui se respecte et tradition
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, il me semble inconcevable d’écrire un article sur mes plus beaux souvenirs alsaciens sans évoquer ceux en lien avec Noël. Vous êtes-vous déjà demandé comment Noël en Alsace était vécu à travers les yeux d’une enfant haute comme trois pommes 🤷 ? Pour des raisons pratiques, cette partie sera un gloubiboulga de souvenirs allant grosso modo de mes 6 ans à mes 12 ans.
Si vous ne connaissez pas les traditions d’Alsace (et de l’Est plus généralement), sachez une chose : pour nous, enfants alsaciens, le père Noël, c’est quasi secondaire. Ce qui nous intéresse vraiment, lorsque la fin de l’année arrive, c’est quand Saint-Nicolas nous rend visite à l’école le 6 décembre. Il y a là un délicieux mélange de joie et de terreur, car Saint-Nicolas ne vient pas seul. Il est toujours accompagné de Hans Trapp, alias père Fouettard. Et je peux vous garantir que si vous n’avez pas été sage, vous priez très fort pour ne pas finir dans son sac à patates. Si, au contraire, vous avez été sympa, vous avez droit à pléthore de bonbons, mannele et pains d’épices 😇. Comparé au père Noël, je l’ai toujours considéré comme facilement accessible et assez peu intimidant.
À l’approche de du 24 décembre, on se prépare à l’arrivée du père Noël (parce qu’on veut quand même les cadeaux hein 😁). Dans mon école, nous apprenions des chants de Noël en allemand, langue enseignée dès le CP. « O Tannenbaum, o Tannenbaum… » ! Chez ma grand-mère, c’était le branle-bas de combat pour faire les bredele, ces biscuits de Noël qui ont un temps de conservation record (on m’a très sérieusement proposé le week-end dernier de prendre un bredele d’une fournée de décembre 2020). L’odeur caractéristique de la cannelle qui emplit la maisonnée et les heures passées devant le four chaud est, je pense, un souvenir qu’ont en commun tous les Alsaciens.
Bien entendu, il y a aussi les fameuses décorations et marchés de Noël. Une ambiance festive et bon enfant débarque comme une lame de fond dans la moindre ruelle alsacienne, et un mois durant, c’est une joyeuse pagaille qui fleure bon le vin chaud. J’ai presque toujours fait Noël en Alsace, et je ne pourrais pas me passer de cette magie qui, je vous le jure, n’est absolument pas survendue par les guides touristiques.
Enfin, la veille de Noël, mes souvenirs sont encore plus précis. Il y a eu cette fois où, lors de mes 6 ou 7 ans, mon papa s’est déguisé en père Noël et a agité une lanterne bleue dehors pour me berner. Mais j’avais reconnu sa silhouette et sa démarche, et j’ai fanfaronné devant tous mes camarades de classe que le père Noël, c’était mon père. Il y a eu aussi cette fois où le sapin a pris feu à cause d’une bougie, à une époque où on était moins à cheval sur la sécurité 🤦♀️. Maintenant que je suis jeune trentenaire, je ne sais plus si c’est moi qui respecte la tradition ou si c’est la tradition qui respecte mes souvenirs, car ils ne sont jamais trahis. Et chaque année, j’en ai un nouveau à ranger dans ma besace. La magie de Noël prend ses racines dans l’enfance, mais pousse toute la vie !
L’Alsace, vous l’aurez compris, c’est mon point d’ancrage, mon roc, mon cap, ma péninsule. Et je l’aime d’autant plus que, par deux fois, j’ai eu le cœur déchiré de devoir la quitter. Je suis finalement de retour depuis trois mois et je m’y agrippe comme une assoiffée à qui on vient de tendre une bouteille d’eau. Fans d’Alsace, surveillez bien mon blog, parce que ce n’est pas la dernière fois que vous en entendrez parler 😆 et joyeux Alsace Fan Day !
Cet article vous a fait retomber en enfance ? Aidez-moi à le faire connaître !
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Je suis née en Lorraine et j’ai de nombreux souvenirs d’Alsace ainsi que des Vosges. J’aime vraiment l’Est de la France pour ses beaux paysages et villages 🙂 (et surtout la bouffe ! :))
Oh oui n’oublions pas la nourriture de l’Est <3 😀
Merci pour votre passage par ici !